Compétition de surf : Billabong Pro Tahiti
En ce moment devrait avoir lieu une superbe compétition de surf: la Billabong Pro Tahiti à Teahupoo. C'est une des plus grosses vagues du monde, avec Jaws (les machoires) d'Hawai. Mais depuis une semaine il n'y a pas de vent, pas de houle, donc pas de vague....les surfeurs venus du monde entier patientent. Il faut savoir qu'ici le surf est bien plus qu'un sport, tout le monde le pratique: jeunes, papis, femmes et enfants. Les conditions sont souvent idéales, il y a de nombreux spot et après l'école on voit beaucoup de jeunes à vélo avec leur boogie sur le dos pour aller surfer.
Juste avant cette compétition qui rassemble environ 45 surfeurs parmi les meilleurs du monde, ont lieu les Air Tahiti Trials, une compétition plus locale, dont les vainqueurs obtiennent une wild card pour le main event (comprenez le droit de participer à la "vraie" compétition). Cette année est un excellent cru pour les surfeurs tahitiens car ils sont 5 à participer au Main Event, dont 4 qualifiés par les Trials. Parmi eux, citons au hasard le trés beau Manoa Drollet, les jeunes et talentueux Heiarii Williams et Steven Pierson, ou encore les expérimentés Alain Riou et Hira Teriinatoofa (champion du monde 2004, excusez du peu, et avec un physique irréprochable...). Parmi les légendes vivantes du surf international qui participent à la compétition, le vainqueur de l'année dernière Kelly Slater, dit l'extra terrestre, ou encore Laird Hamilton.
La compétition a lieu début mai, à Teahupoo (le mur de têtes), situé sur la presqu'île de Tahiti, dans le village où la route prend fin. Pourquoi le mur de têtes? C'est simple, la tribu du village s'était faite attaquer par une tribu venue de la grande île, mais ils se sont si bien défendu qu'ils ont tué tous leurs assaillants et ont monté un mur de ceinture du village avec les têtes des ennemis...
La vague de Teahupoo est trés renommée dans le monde du surf. Elle se brise sur le récif corallien. Par conséquent, ce n'est pas une vague de plage (CQFD). Pour voir la compétition ou y participer, il faut d'abord prendre un jet ski ou un bateau et aller jusqu'à la barrière de corail. Les juges et les journalistes regardent la compétition d'une structure montée sur le récif pour l'occasion, le scaffholding. Deuxième conséquence, sa taille et sa force sont dépendantes de la houle et donc du vent et autres facteurs météorologiques. Au mieux de sa forme, elle est haute de plusieurs mêtres et peu de surfeurs au monde d'y risquent. En effet, en cas de chute, l'énorme essoreuse à salade projette le surfeur sur le récif (à peine à quelques dizaines de centimètre sous l'eau....) et cela peut occasionner des blessures trés graves, voir la mort.
Cela me fait une transition idéale pour honorer la mémoire de Malik Joyeux, trés talentueux surfeur tahitien de 25 ans, décédé le 2 décembre 2005 à Hawai, noyé par une vague qui l'a maintenu au fond trop longtemps après une chute. Il s'était fait connaître au monde entier en surfant la plus grosse vague de Teahupoo jamais vue.
J'espère pouvoir aller voir La Vague de Teahupoo la semaine prochaine, pendant le main event....peut etre mardi ou mercredi car Stéphane sera en repos. Je vous rapporterai mes propres photos des surfeurs ;-) si la houle le veut bien....