Des nouvelles du Camp Est
J'en ai beaucoup parlé dans le blog,
je me dois donc de vous faire part de ce nouvel évènement. M. JODAR ainsi que plusieurs autres personnes ayant participé aux graves dégradations sur l'aérodrome de Magenta et dans les avions de la compagnie locale Air Calédonie en mai 2009, purgeaient leur peine de prison. Le procès en appel qui s'est déroulé la semaine dernière, en présence d'une délégation de parlementaires "écolos", dont José BOVE, a rendu sa décision: M. JODAR ainsi qu'un autre participant sont remis en liberté, après 6 mois d'emprisonnement (condamnation à 18 mois fermes pour les affaires AirCal et Carsud).
Cette décision était prévisible, Michèle ALLIOT MARIE, garde des sceaux, ayant donné une interview dans les nouvelles calédoniennes du 14 janvier dans laquelle elle dénonce la situation indamissible de l'établissement pénitentaire. Une manière de préparer l'opinion publique ?
Certes, la prison du Camp-Est est un cloaque inadmissible qui n'honore pas la France: vétusté, surpopulation (430 détenus pour 192 places), manque d'hygiène, manque de gardiens, évasions à répétition, agression de gardiens, alimentation inhumaine. Probablement la pire prison de tout le territoire français. Je ne souhaite à personne d'y être incarcéré.
Entre nous, il est honteux que tant de crédits soient affectés à l'organisation des Jeux du Pacifique et si peu à la construction d'un établissement pénitentaire digne. Alors, oui, c'est à la France de payer pour la prison. Certains disent que la France fait traîner les travaux en attendant le tranfert de compétence, pour que ce soit à la Calédonie de payer. Mais pouquoi ne pas prendre les devants ? La Calédonie engage bien 15 milliards de Francs pacifiques pour organiser les Jeux du Pacifique... de là à en déduire que les politiciens accordent plus d'intéret à l'éphémère gloriole de l'exploit sportif qu'à un réel projet de société n'oubliant personne, il n'y a qu'un pas.
Mais si les conditions d'incarcérations sont inadmissibles, elles le sont pour tous les prisonniers. Alors pourquoi M. JODAR bénéficierait d'une sortie anticipée et pas tous les autres ?
Les mois qui arrivent nous diront comment M. JODAR va rebondir: reprendre une action syndicale raisonnée, dans le but de protéger les salariés et pas seulement l'intérêt (politique) de quelque uns, ou devenir une icône, le martyr de la décolonisation de Kanaky et reprendre ses actions violentes et déconstructrices ? J'ai bien peur que nous ne connaissions déjà la réponse.